Le lundi à Tokyo c'est jour de fermeture des musées et de certains jardins. Je pars donc explorer de nouveaux quartiers.

À Shinjuku il y a le siège du gouvernement de la préfecture de Tokyo (un genre de région ou de département, mélangé à l'équivalent de nos préfectures, si j'ai bien compris). Le bâtiment (je n'utilise pas le bon terme, c'est en fait un double gratte-ciel, plus haut que tous ceux du quartier) est immense. Au 45ème étage il y a un observatoire qui permet de s'en rendre compte. Il y a des guides volontaires, parlant anglais, qui peuvent commenter la vue. Toutes les grandes institutions financières se doivent d'avoir un building à cet endroit. Il y a même une école d'art et de design (environ 10000 élèves) qui s'en est construit un en forme de fuseau. J'ai la chance de voir le Mont Fuji de là haut. Pas bien, le temps est brumeux, mais on le voit quand même.

À Shinjuku il y a aussi un quartier chaud, c'est le kabuki-cho, mais en fin de matinée ça ne se voit pas encore. On y trouve un tout petit quartier de bars de nuit, le golden gai.

Je pars ensuite à Harajuku, visiter le sanctuaire Meiji Jingu. Les Tokyoïtes aimaient tellement leur empereur et l'impératrice qu'ils leur ont construit spécialement ce temple shinto, et ont planté une forêt de 100 000 arbres pour l'accompagner. Du haut de l'observatoire cet espace de verdure était déjà impressionnant, de l'intérieur plus encore, on se croirait vraiment dans une forêt. Parfois une trouée laisse apparaître un gratte-ciel.

Ce qu'ils appréciaient chez le couple impérial, c'est d'avoir aboli les castes moyenâgeuses imposées par le shogunat et d'avoir conduit le pays vers la modernité et la prospérité.

Ensuite, petite visite du quartier Harajuku, là où les jeunes viennent travailler leur look, puis de celui de Shibuya où ils viennent l'exposer. Visite du quartier et de quelques magasins, puis direction la statue du chien Hachiko auprès de laquelle j'ai rendez-vous avec Tsumuki. Le restaurant où nous allons propose un mix de plats japonais : yakitori, doteyaki, hotate, ochazuke ; à savoir des brochettes, en principe de poulet mais aussi avec d'autres viandes et des oignons (et des sauces), du boeuf mijoté avec du miso, une coquille saint-jacques avec du shoyu, et du riz avec de la soupe.

Nous y voilà ! Après 4 heures de Shinkansen, le TGV japonais, arrivée en gare de Tokyo. Ce qu'on voit depuis le train est gigantesque ! Et ce n'est qu'un petit bout.

Direction l'hôtel, les indications sont précises, ne pas se laisser impressionner par la taille de la ville. En chemin, j'ai le Tokyo Sky Tree, cette immense antenne de plus de 600 m en ligne de mire.

Puis direction le parc d'Ueno, ce n'est pas loin, c'est là que se trouve le musée national de Tokyo, ainsi que le musée de l'art occidental. Plus de tableaux qu'à Hiroshima. On y trouve aussi des temples, dont le magnifique Toshogu shrine.

En sortant du métro, on monte sur une dalle pour passer au dessus des voies ferrées et là, vision sur le marché d'Ameya. Un monde ! Osaka puissance 2. Les boutiques sont carrément installées sous le pont de la voie ferrée.

J'y suis allé, bien sûr, téméraire. On y trouve de tout, et on y mange très bien.

Une croisière de 2h30 en ferry sur la mer intérieure Seto, au milieu de nombreuses îles. Puis un petit voyage en tram vers l'hôtel.

Il y a un Van Gogh à Hiroshima. Pas très connu, le jardin de Daubigny. Et puis des impressionniste : Renoir, Monet, Manet, Degas, Morisot, Cézanne... Picasso, de Vlaminck, Chagall, Modigliani, Maillol, Rodin... Pas beaucoup de chaque. Mais le tout fait une belle collection.

Ensuite, direction le parc mémorial pour la paix et son musée, moins gai que l'autre. Hiroshima est devenue pacifique, et milite pour la dénucléarisation du monde. Et éduque les collégiens de tout le Japon qui fréquentent le parc et le musée par milliers. Le hall du souvenir affiche les noms et les photos des victimes, reproduit le cadastre de la ville, recueille les témoignages des survivants...

Mais Hiroshima s'est relevée, construit des buildings toujours plus hauts, et semble faire preuve de dynamisme commercial : galeries couvertes, petites rues et grands magasins.